Chroniques, Cinéma

Films de l’été 2020

Bonjour à tous !

Aujourd’hui, avant que la rentrée ne débute pour de bon, j’ai le plaisir de vous présenter les films que j’ai vu cet été, ou plutôt au mois d’août en Bretagne au cinéma. Sans plus attendre, c’est parti pour vous partager mes découvertes cinématographiques estivales !

« Eté 85 » de François Ozon

Quel beau gosse ce Félix Lefebvre ! 😍

Synopsis :

Eté 1985, Normandie. Alexis, seize ans fait une sortie en mer. Alors qu’il est au bord de la noyade, il est sauvé par le séduisant David. Va naître entre les deux garçons une histoire d’amour passionée…

La bande-annonce ici !

Mon avis :

Beaucoup diront que le film ne mérite pas sa sélection au Festival de Cannes, ou encore qu’Ozon « nous » a habitué à mieux (il est vrai que son film précédent, « Grâce à Dieu », m’avait beaucoup marqué, et il y a comme un grand écart entre ces deux longs-métrages). Ces gens-là auront sûrement raison. Quoi qu’il en soit, c’est un film très plaisant à regarder cet été, pour oublier notre actualité quelque peu déprimante. Pas non plus militant, leur histoire d’amour arrive de manière naturelle, sans arrière-pensées de la part du réalisateur, ou du moins en apparence. Il s’agit d’un film léger, bien qu’il débute avec l’arrestation du personnage principal. Je pourrais même dire qu’il fait un peu rêver, et peut réveiller les plus nostalgiques d’entre nous, surtout avec la musique qui joue un rôle important (ma préférée du film). Pour résumer, on peut comparer ce film a un bonbon acidulé, que certains apprécieront et d’autres non !

« Lands of murders » de Christian Alvart

Synopsis :

Dans une Allemagne tout juste réunifiée, un inspecteur d’ex-Allemagne de l’Ouest doit résoudre la mystérieuse disparition de deux jeunes filles en ex-RDA avec un collègue de la région.

Bande-annonce

Mon avis :

Nos deux enquêteurs ont une vision assez opposée de leur métier. Ils arrivent néanmoins à trouver un équilibre entre leurs deux méthodes, et éprouvent même de la sympathie l’un pour l’autre. Vu le contexte historique, on peut imaginer que cette affaire aurait pu être réelle. J’ai beaucoup aimé les paysages d’ex-Allemagne de l’Est, qui sont assez froids et sauvages. Je pense que tout ce qui tourne autour du sexe (celui des inspecteurs, j’entends) était superflu, et n’apportait pas grand-chose à l’histoire. La fin me laisse toutefois un peu perplexe, même si la réaction du personnage est assez compréhensible.

« Les éblouis » de Sarah Suco

Synopsis (Allociné) :

Camille, 12 ans, passionnée de cirque, est l’aînée d’une famille nombreuse. Un jour, ses parents intègrent une communauté religieuse basée sur le partage et la solidarité dans laquelle ils s’investissent pleinement. La jeune fille doit accepter un mode de vie qui remet en question ses envies et ses propres tourments. Peu à peu, l’embrigadement devient sectaire. Camille va devoir se battre pour affirmer sa liberté et sauver ses frères et sœurs.

Bande-annonce

Mon avis :

Covid oblige, les salles ont dû reprogrammer des films plus anciens pour pallier aux manques de nouveautés. A mon grand regret, je l’avais raté au moment de sa sortie. Bon, trêve de blablas, j’ai vraiment adoré ce film. Le sujet m’intéresse beaucoup, voire me fascine. Comme la réalisatrice s’inspire directement de son enfance, je n’ai aucun doute sur la véracité de ce qui est dit / montré à propos de la secte, même si l’on reste tout de même abasourdi par les actions de Camille, pour rester libre le plus possible. Ce film m’a aussi permis de redéfinir ce qu’est le courage, et surtout, la maturité ; Camille ne va peut-être pas avoir une conversation sur le monde selon Freud (ou autre sujet pointu), mais elle sait faire la différence entre le bien et le mal, et est prête à agir pour se protéger elle et ses frères. Ce qui est réussi, c’est la situation des parents et je pense que beaucoup peuvent s’identifier (sensation d’échec professionnel, chômage, dégoût de cette société individualiste), même si l’on peut aussi penser que ce sont des gens cultivés, qui devraient voir le danger venir. Les acteurs sont formidables, adultes comme enfants, et j’ai vraiment été surprise de voir Camille Cottin dans ce genre de rôle dramatique, qui réussit à nous convaincre et à la détester. J’ai aussi aimé le fait de suivre principalement cette jeune ado, ce qui change de l’ordinaire et permet de découvrir de nouveaux talents.

Quand je regarde les avis sur Internet, certains, – qui n’ont d’ailleurs probablement pas vu le film – se permettent de dire que c’est un peu facile de critiquer l’Eglise catholique, surtout en ces temps de révélations de pédophilie (je vous épargne les théories du complot avec l’islam). Premièrement, il n’y a, à mon humble avis, jamais de bon moment, et c’est assez courageux de la part de Sarah Suco de faire ce film autobiographique. Deuxièmement, il est important de savoir faire la différence entre secte et religion. Troisièmement, autant parler de quelque chose qu’on connaît ! La comparaison va être un peu bancale, mais c’est comme si on allait dans un restaurant italien et qu’on leur disait « Pourquoi vous n’êtes pas un restaurant grec ? Vous devriez parce que des restaurants italiens, il y en a beaucoup ! ». Et puis bon, chacun est libre de regarder le film qu’il souhaite, non mais !

« Police » d’Anne Fontaine

Synopsis (Allociné) :

Virginie, Erik et Aristide, trois flics parisiens, se voient obligés d’accepter une mission inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière. Sur le chemin de l’aéroport, Virginie comprend que leur prisonnier risque la mort s’il rentre dans son pays. Face à cet insoutenable cas de conscience, elle cherche à convaincre ses collègues de le laisser s’échapper.

Bande-annonce

Mon avis :

Difficile pour un film comme celui-ci de sortir dans ce contexte de violences policières. Néanmoins le profil des trois policiers ne peut à mon sens, que provoquer de l’empathie. On peut constater à quel point leur vie personnelle peut être pénible, voire davantage parfois que leur métier (comme probablement et malheureusement beaucoup d’autres). Ils sont témoins de la violence, de la folie de la société et ne sont pas du tout aider. Ils se voient attribués des tâches qui ne sont normalement pas les leurs, avec un matériel défectueux et sont contraints à faire des heures supplémentaires. J’ai trouvé intéressant, bien que redondant, que dans la première partie du film, on revoit la même scène selon le point de vue de chaque personnage, à travers ces émotions et ce qu’il vit. Les acteurs interprètent très justement leur rôle, et j’ai été soulagée de voir qu’Omar Sy, n’a pas été choisi pour le rôle de l’immigré, mais pour celui qu’on a, au premier abord, pas envie de défendre. On peut certes remettre en question leur capacité à prendre des risques dans leurs décisions, à faire ce qui leur semble juste, quitte à avoir ensuite des problèmes avec la hiérarchie. Mais je pense que ce qu’il s’est passé à la fin du film, est un juste milieu pour ne pas décevoir le spectateur, sans que l’histoire perde trop de réalisme.

« Lucky strike » de Kim Yonghoon

Synopsis (Allociné) :

Un corps retrouvé sur une plage, un employé de sauna, un douanier peu scrupuleux, un prêteur sur gage et une hôtesse de bar qui n’auraient jamais dû se croiser. Mais le sort en a décidé autrement en plaçant sur leur route un sac rempli de billets, qui bouleversera leur destin. Arnaques, trahisons et meurtres : tous les coups sont permis pour qui rêve de nouveaux départs…

Bande-annonce

Mon avis :

Beaucoup moins évident pour moi de vous partager mon avis sur ce film ! Ce n’est pas vraiment ce que j’ai l’habitude de voir et je ne pense pas que ce genre de film soit très courant en France. Il faut dire qu’on ne comprend pas tout, surtout comment sont liés tous les personnages (à part le sac d’argent). Il y a une dimension comique, avec des personnages plutôt caricaturés, malgré le sang. D’ailleurs, en parlant, d’hémoglobine, il ne faut pas être sensible ! J’ai aimé le dépaysement, découvrir de nouveaux paysages (la lumière était très agréable, même en ville), entendre une autre langue, et voir une nourriture atypique (j’aurais voulu avoir plus d’informations sur ce dernier, mais ce n’était vraiment pas le sujet du film ! :p). La morale de fin est appréciable, – même si ce n’est pas très original – comme quoi ce sont les plus humbles qui sont récompensés !

« Petit pays » d’Eric Barbier

Synopsis (Allociné) :

Dans les années 1990, un petit garçon vit au Burundi avec son père, un entrepreneur français, sa mère rwandaise et sa petite soeur. Il passe son temps à faire les quatre cents coups avec ses copains de classe jusqu’à ce que la guerre civile éclate mettant une fin à l’innocence de son enfance.

Bande-annonce

Mon avis :

Là encore, un très bon film que je recommande. J’ai eu cette année au collège, l’intervention d’un historien à propos du génocide rwandais, ce qui m’a permis de mieux comprendre le film, même s’il y a certains éléments qui sont encore un peu flous pour moi, comme le lien entre le Rwanda et le Burundi à cette période. C’est en outre un sujet qui n’est pas beaucoup abordé, surtout dans le cinéma.

Les personnages sont attachants et intéressants. Le personnage de la mère est selon moi, assez énigmatique. J’aurais aimé que son lien avec les domestiques, et donc son avancement sur l’échelle sociale soit un peu plus approfondi. Elle a une évolution dramatique et même si elle n’y peut rien, on a du mal en tant que spectateur à supporter sa folie.

J’ai beaucoup aimé l’institutrice de Gabi, qui a de l’affectation pour son élève, même s’il est loin d’être exemplaire. On n’a pas beaucoup d’informations sur son pays d’origine. Je vous mets ici un extrait tiré du livre, qui a inspiré le réalisateur pour son film :

J’ai été aussi agréablement surprise de voir Jean-Paul Rouve dans des rôles plus sérieux et ambitieux (je n’ai rien contre la famille Tuche, mais enfin, pas besoin de vous faire un dessin ! 😉). Dans la première scène, il apparaît comme quelqu’un d’assez antipathique, mais on verra par la suite qu’il fait de son mieux pour protéger sa famille.

J’aimerais mentionner aussi le fait de découvrir de nouveaux paysages, une nature plus sauvage, qui donne envie de voyager.

Je précise tout de même qu’on assiste à des scènes assez violentes, dures à regarder (attouchements, lapidation, immolation, etc.), mais qui sont malheureusement nécessaires pour réaliser l’ampleur de ces crimes. Haut les cœurs !

Je suis contente d’avoir découvert par cette occasion Gael Faye. J’ai beaucoup apprécié son morceau « Petit Pays » (qui fait d’ailleurs partie de la bande-son du film dans le générique de fin). Je vais aussi m’empresser de lire son livre éponyme.

« The perfect candidate » de Haifaa Al Mansour

Synopsis (Allociné) :

Maryam est médecin dans la clinique d’une petite ville d’Arabie saoudite.
Alors qu’elle veut se rendre à Riyad pour candidater à un poste de chirurgien dans un grand hôpital, elle se voit refuser le droit de prendre l’avion.
Célibataire, il lui faut une autorisation à jour signée de son père, malheureusement absent.
Révoltée par cette interdiction de voyager, elle décide de se présenter aux élections municipales de sa ville.
Mais comment une femme peut-elle faire campagne dans ce pays ?

Bande-annonce

Mon avis :

Ce film devait sortir au mois d’avril (le jour de mon anniversaire d’ailleurs). J’avais vu le précédent long-métrage de la réalisatrice à l’école primaire (et oui, ça remonte !), et j’en ai gardé un très bon souvenir, bien que vague.

Vu le sujet, on pouvait s’attendre à un film assez dur à regarder, mais au contraire, je l’ai trouvé plutôt léger. Certes les mentalités sont conservatrices, mais elles ne sont pas impossibles à changer, surtout si le projet est bon et la personne appréciée. Au fond, aucun personnage n’est réellement caricaturé. Je trouve toutefois la petite sœur du personnage principal assez insupportable, très centrée sur les « on dit » (mais bon, c’est une ado n’est-ce pas ?). Le père est quelqu’un de très attachant, qui ne veut que le bien pour ses filles et ne correspond pas du tout aux clichés que l’on peut avoir sur les hommes saoudiens. Le fait que Myriam soit médecin apporte encore plus de sympathie, surtout en ces temps de Covid-19.

Malgré les difficultés, il émane une certaine joie de vivre, qui est accentuée par les mariages, la musique.

Enfin, je m’interroge sur la façon dont la société saoudienne a évolué ces dernières années. J’ai remarqué que dans le film, certaines femmes n’étaient pas obligées de porter le voile, mais j’imagine que cela concerne seulement les étrangères. De plus, la réalisatrice adresse ses remerciements à HRH (His Royal Highness, je présume, donc Son Altesse Royale). Il serait intéressant de savoir si c’est une obligation, ou si elle a reçu une forme de soutien pour l’aboutissement du film, ou s’il y a encore une autre raison. En fait, je me demande si elle n’a pas dû édulcorer la réalité pour que son long-métrage puisse être distribué à l’étranger…

Je recommande donc ce film, qui donne, malgré tout, de l’espoir.

Et voilà pour ma sélection !

Avez-vous vu ces films ? Qu’en avez-vous pensé ?

A bientôt,

Mouchtounelle

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2 réflexions au sujet de “Films de l’été 2020”

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