Bonjour à tous !
Avec la réouverture des cinémas, – près d’un an depuis le dernier film que je vous ai présenté ! – j’ai eu envie de vous chroniquer un film sorti ce mois-ci : Seize Printemps, le premier film de Suzanne Lindon (fille de Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain). Sans plus attendre, voici mon avis !

Synopsis :
L’intrigue de Seize Printemps est très simple et peut tenir en une phrase : Suzanne, 16 ans, s’ennuie dans sa routine aux côtés des gens de son âge, mais lorsqu’elle croise le chemin d’un mystérieux acteur à l’affiche du théâtre près de chez elle, son quotidien va peu à peu se transformer…
Mon avis :
Pour être honnête avec vous, j’appréhendais un peu la façon dont allait être mise en scène cette relation entre une jeune fille (femme ?) et un homme de plus du double de son âge. Je trouve assez courageux de la part de la réalisatrice d’aborder ce sujet dans un contexte social aussi marqué que celui d’aujourd’hui. Mais heureusement, sinon cela aurait été trop prévisible à mon goût, le film n’évoque pas l’actualité et décide de s’en éloigner, même si l’on peut en réalité voir quelques suggestions à ce propos, mais cela reste subjectif.
C’est ce côté presque anachronique qui m’a beaucoup plu : on ne voit aucun appareil technologique, les vêtements, la musique et le langage utilisés sont légèrement désuets, mais paradoxalement, les thématiques abordées sont elles contemporaines, ou plutôt intemporelles. Les relations qui y sont dépeintes sont subtiles ; certes, Suzanne ressent un malaise lorsqu’elle est accompagnée de ses pairs, mais cela ne signifie pas pourtant qu’elle n’a pas de vie sociale et que ses camarades la maltraitent (bien qu’ils puissent éventuellement la trouver étrange). En ce qui concerne sa relation avec cet acteur, on ne peut pas vraiment approuver ce qui les lie, mais peut-on pour autant les condamner ? Les limites de ce qui est moral ou non sont assez floues : passer du temps avec une personne plus âgée que l’on connaît à peine n’est pas encourageable, mais pourquoi pas. J’avais plus le sentiment que Raphaël (le fameux acteur aux beaux yeux) a un rôle plutôt allégorique. Je ne dirais pas que Suzanne en est réellement amoureuse, il représente selon moi une sorte de miroir de sa propre personne, – il est lui-même en décalage avec ses pairs – dans un autre corps, un autre contexte, une autre vie. D’ailleurs, leur « idylle » finit avant même de commencer, quoique ce n’était peut-être pas ce qui était recherché, d’aller plus loin comme on dit.
L’atmosphère du film a un aspect onirique, avec un Montmartre idéalisé, limité à quelques rues, qui est je le concède un peu trop attendu, voire niais. Il y a peu de rebondissements et les dialogues sont réduits au strict nécessaire, laissant une place importante au jeu de regard ou tout simplement à l’observation. C’est vrai, on s’ennuie un peu à force de voir encore et encore les mêmes visages, de déguster un énième diabolo grenadine à cette terrasse mais ce rythme répétitif donne vraiment l’impression d’entrer dans la peau et la tête de Suzanne.
Beaucoup diront enfin que le film est simpliste, sans grand intérêt et qui n’a pu voir le jour seulement grâce au réseau de la jeune réalisatrice. Tout cela est fort probable, mais je pense sincèrement qu’il y a des éléments qui valent la peine d’être remarqués. Ce n’est évidemment pas une révolution cinématographique, mais il y a un bon potentiel pour les films suivants. En faisant quelques recherches, j’ai appris que Suzanne Lindon a écrit ce scénario à l’âge de 15 ans et à mon avis, il faut savoir reconnaître ce travail à sa juste valeur. Moi en tout cas, j’ai été touchée lors de ce visionnage. C’est un bon film pour démarrer l’été.
Et vous, avez-vous vu ce film ? Qu’en avez-vous pensé ?
A bientôt,
Mouchtounelle