Mes yeux rivés sur l’écran, l’esprit vagabond est absorbé par toi, ta version idéale, pur produit de mon imagination lorsque le temps se fait long.
Confrontée à la pure réalité, banalité : il n’y aura rien de plus, ni ici ni ailleurs. Pourquoi est-ce si difficile à accepter ? Tous les ingrédients sont là, sauf l’essentiel qui permet de tout lier. Et maintenant l’éloignement est inexorable, nous le réaliserons sûrement plus tard. A la question du pourquoi du comment nous ne saurons y répondre, pourtant je t’avais promis que rien ne changerait. Mais revenir à la situation antérieure signifierait garder les mêmes sentiments.
Voué à l’échec, je le savais au fond de moi, et pourtant. L’espoir le plus passionné dépasse la raison. Lueur de possibilité devient catalyseur de fantasmes ne semant sur son passage qu’un profond trouble. Perpétuel et insoluble problème personnel.
Touché, tu l’as été. Aujourd’hui c’est oublié, visiblement. Comment pourrais-tu savoir que j’en ai souffert et que j’en souffre (encore) ? Tu ne peux pas grand-chose de plus pour moi, tant que les relations restent paisibles. Je crains ne pas être à la hauteur. Je ne peux m’empêcher d’espérer chaque signe de proximité comme étant quelque chose qui m’est spécialement réservé. L’évidence est pourtant là, ce ne sera jamais le cas.
Et puis chacun ira de son côté, c’est dans l’ordre des choses.
Peut-être qu’il ne s’agit en fait pas de toi, ni d’un autre. Peut-être que tes yeux bleus s’estomperont au fil du temps et pour ne laisser qu’une image ou le goût de mes lamentations. Peut-être n’es-tu qu’une incarnation.
La douleur sera oubliée, remplacée par une autre. Ils appellent ça les amourettes de jeunesse. Si seulement elle avait existé !
Mouchtounelle 